Giono
On le connait davantage pour ses oeuvres bucoliques telles que Regain, Le Moulin de Pologne ou La Coline où il met habilement en scène la provence. Mais Jean Giono était aussi un auteur de l'ambiguité et de la condition humaine. Actuellement c'est Un Roi sans Divertissement qui occupe mes soirées. Roman déroutant qui semble en perpétuelle construction, où trop de protagonistes prennent tour à tour la parole pour laisser aux lecteurs l'impression d'une histoire aux saveurs de millefeuille où les récits se superposent les uns aux autres. C'est déstabilisant et ce parti pris de l'auteur n'est bien sûr pas innocent. On comprend vite au fil des pages que ce qui se joue là dépasse nos grilles de lecture traditionnelles et que des idées philosophiques sous-jacentes viennent apporter un peu de couleurs à cette histoire de meurtre et de mort d'où Langlois, personnage focalisant, fait naître attirance et répulsion à la fois.
Des hommes et des femmes assassinés, des situations inachevées et ce sentiment omniprésent de brouillard narratif font de ce roman un grand roman mais une lecture difficile et parfois même obscure.
A revisiter pour ne pas oublier que la littérature est avant tout un exercice de style.
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